samedi 28 octobre 2017

14 : Une journée à Medellin

Couchés comme les poules hier après une journée bien remplie, nous avions enchaîné :

- deux heures de bateau, par un temps de curé comme disait mon père quand la mer était calme. Soit une agréable traversée du golfe d'Uraba en longeant la côte de très près... ainsi que les cailloux, pour arriver au port de Turbo, qui semble en pleine déconfiture, si on se base sur le nombre de bateaux, véritables épaves à flot, qui encombraient le fond du port. Deux pélicans mélancoliques nageaient au milieu d'eux. Avant d'entrer dans le port, il nous a fallu montrer patte blanche et s'arrêter au ponton de la gendarmerie maritime, de la marine ? Non loin, une sorte de terminal pétrolier ou autre semblait par contre en excellent état.
- puis 9h 1/2 de car à travers les montagnes. La route sinue entre les vallées et passe où elle peut. Heureusement le car était très confortable, sièges moelleux en tissu, ce qui donne un côté antidérapant. A l'aller ce n'était pas le cas, les sièges étaient en skaï et on était balloté de droite à gauche dans chaque virage ; j'avais dû mettre mon manteau en boule pour me caler et éviter des bleus. Mieux vaut avoir le cœur bien accroché, la route tourne et vire sans cesse, il y a toujours quelqu’un de malade en cours de route.
- pour atterrir dans notre chambre d'hôtel à 21 h, un peu flapis (terme familial Hurteaux). Nous ne sommes même pas ressortis dîner. Le seul arrêt conséquent du car, destiné à se restaurer, ayant eut lieu vers 17 h, nous en avions profité conséquemment.

Donc réveillés de bonne heure ce matin, nous sommes partis arpenter Medellín, forts des conseils rassurants de Quentin qui ne comprenait pas mes craintes. Lui n'avait pas lu le « Lonely planet », qui datant de plusieurs années, ne forçait pas à la décontraction. Exemples :   Surtout ne prenez jamais un taxi au vol dans la rue, on peut vous extorquer votre code de carte bancaire. Surtout ayez toujours sur vous une rouleau de petites coupures en cas d’agression, et ne résistez pas, un coup de couteau est vite arrivé... Mais Medellín a beaucoup changé, en bien, c'est vrai.


Première étape : prendre le métro. Facile, il suffit d'acheter une carte au guichet en précisant (avec nos doigts !) le nombre de voyages souhaités. Le métro est aérien, c'est un moyen plaisant de circuler en ville. Il relie toutes les banlieues sises sur les collines au centre ville, elles ont été ainsi désenclavées. Le metrocable en fait partie, c'est un téléphérique qui nous a menés jusqu'à une bonne hauteur mais pas jusqu'au sommet, au parc Arvi, car le dernier tronçon était en maintenance aujourd’hui. C'est assez impressionnant de dominer la ville qui s'étend au fond d'une vallée et sur les versants de manière tentaculaire.

Deuxième étape : la place des statues, où Botero s'expose en long, en large, c'est le cas...
Le chat, le chien et le cheval me plaisent bien.
Le quartier alentour est très populaire et commerçant, il grouille de passants, mais ce n'est pas là que je ferai des folies. Beaucoup de vêtements sont en polyester et importés de Chine. La mode colombienne est spéciale : il faut avoir le ventre à l'air de préférence, ce qui sous-entend des bustiers plus ou moins kitsch et plus ou moins bien portés. Quant à celle de Medellín, c'est la catastrophe. Ses habitants se reconnaissent de loin, car qui d'autre en bord de mer arborerait une combinaison en résille noire sur un maillot de bain ?
Il est facile de croiser de ravissantes colombiennes, fières de leur ligne mannequin et bien maquillées ; d'autres sont moins filiformes et de loin. Leur régime alimentaire à base de beignets ou de fritures dès le petit-déjeuner, avec grignotages perpétuels toute la journée (chips) en est certainement pour quelque chose. Ici, on se boudine sans complexes. J'ai de la marge, c'est toujours réconfortant !


Au chapitre suivant, Pierre va vous narrer nos mésaventures avec les cartes postales : c'est inimaginable. Abordés dans la rue, il y a ceux qui ne comprennent absolument pas ce que nous demandons : la poste ou 472, soit oralement, soit par écrit au cas ou notre prononciation laisserait à désirer, même en leur mettant les cartes écrites sous le nez. Ceux qui prennent un air totalement hébété devant une telle recherche, puis ceux très surpris mais charmants qui souhaitent nous venir à tout prix en aide et qui nous ont baladés de rues en rues pour nous adresser à des officines qui n'ont rien à voir avec une poste : western union, expéditions internationales... Portables à l'appui. Même la police s'est révélée incapable de nous venir en aide. Je comprends mieux pourquoi Quentin n'en a pas abusé, malgré mes demandes répétées. C'est déjà de l'héroïsme d'en avoir envoyé une à sa grand-mère.

Medellín s'est révélée assez décevante sur le plan architectural. Rien de notable. Les habitants sont agréables, voire prévenants. La présence policière est très importante en centre ville, c'est sécurisant ma foi. Si la température a beaucoup chuté par rapport à la côte car la ville est en altitude, elle reste plaisante, 22 à 25°, on se promène en robe d'été. En France, le décalage horaire et thermique va être redoutable. Nous avons perdu l'habitude de mettre un pull pour sortir.


Demain, départ pour Brest, via Panama et Paris. Quand reverrai-je de mon petit Liré fumer la cheminée..., nous voila désormais dans cette optique là, et aussi  pleins de bonnes résolutions pour apprendre l'espagnol, histoire de mieux se faire comprendre et de pouvoir échanger lors de notre prochain voyage en Colombie.
Sylvie

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