mardi 3 octobre 2017

1 : Tout ça pour des perroquets !

Si je reprends mon baluchon, cette fois, c'est pour innover...
J'avais choisi de regarder le soleil se lever, partir vers l'Orient, vers les sources de ma civilisation, là où les regards noirs se cachent sous le khôl et les sourcils dessinés.
On y parle en poésie et on y compte en algèbre.
Je partais seul le plus souvent, confiant en ma toile de tente, en mes mollets fusiformes, il faut vivre d'illusions. Je connaissais les mots essentiels de la survie insouciante et cela suffisait à mes épanchements et à mon appétit. Avoir faim n'était pas un souci, et la viande était exclue.


Ma boussole a-t-elle des lubies ? Demain, pour partir, j'orienterai mon regard vers le couchant. Bizarre, comment peut-on "orienter" ailleurs que vers le levant ?
J’atterrirai à Bogotá puis à Medellín, un car me mènera à travers la Sierra jusqu'à la mer où m'attendra le bateau qui traverse en diagonale le golfe d'Uruba.


Cela change tout, je serai accompagné : Sylvie vient avec moi !
Au bout de trois jours, nous retrouverons, dans son hostal baptisé "Kachikine", notre fils cadet Quentin, qui vit là-bas et n'avons pas vu depuis trois ans ou presque.
Nous n'aurons pas les mots, nous ignorons tout de l'espagnol. Faute de mots, nous n'irons pas par le plus court chemin, nous ferons des détours imprévus, mais un jour peut-être serons-nous à bon port.


J'ai enfin lu Gabriel Garcia Marquez. J'y vois foisonnement et divagations : là-bas, en effet, sur la côte des lagunes et des caïmans, les arabes échangent en déambulant les objets les plus curieux contre les perroquets les plus colorés. Dois-je emporter une volière ?
Ce ne sont pas tant les perroquets que la présence inattendue des arabes qui me rassure. Malingre et petit comme je suis, je ressemble plus à un yéménite qu'à un indien Tayrona. D'ailleurs, j'ai une barbe, le persan est mâtiné d'arabe et mon avant-dernier tableau est une mosquée...


Départ de Brest mercredi 4 octobre, nuit à Medellín (ne pas sortir dans l'obscurité !),
traversée de la cordillère en car,
nuit à Necocli (qui "craint" moins que Turbo !),
traversée du golfe jusqu'à Capurgana (Quentin est-il là ?),
et nous partons chez lui (à pied ou en barque ? allez savoir).



Pour plus de précision : rendez-vous à l'Aguacate 1, Capurgana, municipalité d'Acandí, département du Chocó, République de Colombie, Amérique latine, Nouveau Monde, Planète Terre !

Pierre

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