vendredi 13 octobre 2017

6 : Quelques sujets d'étonnement


 La grande place de Capurgana où se tient la tonitruante fête annuelle de la cigua

Le départ de Capurgana, un lundi férié clôturant la fête de la cigua, coquillage local très répandu, sorte de rave-party à la caribéenne nécessitant des enceintes monstrueuses dont les basses portent jusque chez Quentin à plus de 5 km à la ronde, est totalement anarchique. Il m'évoque un départ pour les îles St-Quay un jour de grande marée dans les années soixante, avec quelques degrés de plus au thermomètre !
Notez bien que chaque week-end, dès le vendredi soir, la fête bat son plein ; les décibels excessifs sont obligatoirement de la partie, l'un ne va pas sans l'autre. Donc, si vous devez louer une chambre d'hôtel à Capurgana-même, un we, ce que je vous déconseille fortement si vous voulez fermer l'oeil avant trois ou quatre heures du matin au mieux, conseil d'amie : évitez l'hôtel au toit bleu situé en bordure de la place principale.
Je ne me fais aucun souci pour la prospérité des ORL ici. La totalité de la population des Caraïbes va développer une surdité précoce tant le volume sonore de la musique dépasse l'imagination, et ce en tous lieux. Nous passons au pas de charge devant la devanture de cafés tant nos tympans souffrent, alors que les locaux sirotent tranquillement leur boisson près des baffles. Sur la "Grand Place" de Capurgana, deux cafés peuvent diffuser deux chansons différentes à plein volume.


En ce lundi férié, les bateaux pour Turbo ou Necocli en conséquence ont été multipliés : trois au lieu d'un. Une foule bigarrée s'entasse devant les barrières de la petite jetée, transpirant à grosses gouttes, les locaux autant que nous. Tout le monde prend son mal en patience, s'évente, cherche une boisson fraîche... Personne ne comprend quel bateau va partir en premier. Les noms des passagers priés d'embarquer sont criés de façon très peu compréhensible pour nous. De toutes façon, Quentin Hurteaux se révélant à l'usage imprononçable en Colombie, il se fait appeler Quentin Marin, prononcé Qwentinne Marine, utilisant son second prénom comme nom de famille usuel.
Les deux bateaux prévus à 8h partent à 9h quand les passagers sont convoqués à 7... et ainsi de suite.
Divine surprise, nos bagages sont partis avant nous, chargés dans le bateau précédent, et attendent sagement sur le quai de Nécocli, alors que les autres passagers vont devoir patienter pour leur remise, tickets à l'appui. Comme quoi il ne faut pas s'inquiéter.

 Oui, c'est la petite poubelle bleue
(J'ai remplacé cette photo par celle des douches au chapitre 4)

Désolé pour ce sujet trivial qui peut se révéler d'une grande utilité pratique. Il s'agit des baños (toilettes). Que ce soit à Carthagène, Medellín, Capurgana, Cabo de la Vela, soit de la ville ultra-chic au fin fond de la cambrousse, les tuyaux d'évacuation ne sont pas conçus pour pouvoir évacuer le papier sans se boucher à coup sûr. Il y a donc certain réflexe à acquérir pour utiliser la poubelle placée près du siège. Il y a des ratés...


A Carthagène, ville touristique par excellence, aucune banque n'a voulu changer nos euros, "only dollars" nous a-ton asséné ! Merci les cartes de crédit ! Mais les distributeurs (DAB) ne montrent aucune patience vis a vis des hésitations des utilisateurs francophones. La première fois, nous avons dû nous y reprendre à six fois avant d'acquérir le rythme nécessaire devant chaque question énigmatique, bien qu'ayant opté pour la version anglaise de la chose...


Les Colombiens raffolent de la climatisation. Tout est réfrigéré, boutiques, banques, cars, taxis. Avant de partir j'avais lu le récit d'un voyageur qui conseillait de s'équiper de moufles et d'un bonnet pour les trajets en car. Il exagérait à peine. Pantalon, pull et écharpe sont de mise si l'on ne veut pas en sortir congelé. Une fraîcheur tempérée ne ferait de mal à personne et serait reposante. Aucun européen d'exportation récente (nous par exemple !) ne comprend ce gaspillage, qui rend nécessaire pour certains Colombiens (plus fragiles ou plus frileux ?) de se munir d'une couverture polaire lors des trajets en car.

Encerclé, vous distinguez le "472" qui nous avait échappé : 
c'est bien l'équivalent de la Poste chez nous, en beaucoup plus modeste.

En Colombie, il n'est pas d'usage d'envoyer des cartes postales. Nous en avons déniché péniblement quelques unes pour la maman de Pierre. D'ailleurs les boîtes à lettres sont inexistantes. Donc les lettres ne doivent pas exister non plus, il faut croire. Pour trouver la poste, appelée officiellement "472", nous avons galéré. Après avoir tourné, viré, dans  le quartier ad hoc, demandé à plusieurs passants, un homme charitable nous y conduit : c'est une minuscule boutique qui ne paie pas de mine devant laquelle nous passions sans nous arrêter.
Ici il faut un portable nouvelle génération pour vivre et survivre. Nous avons pris de bonnes résolutions en ce sens, le mien ne servant qu'à téléphoner !

Lulo, tomate d'arbre et guanabana de gauche à droite : un délice

Ici les jus de fruit sont délicieux : ananas, mangue, maracuya, tomate d'arbre, ou lulo...
Certains fruits n'existent qu'en Colombie.

Dans le parc du centenaire de Carthagène de nombreux animaux se la coulent douce. Les écureuils roux sont très curieux et presque apprivoisés, les vautours plutôt hautains et leurs petits très timorés, les singes ne tiennent pas en place, les iguanes vous regardent en chien de faïence, les paresseux soit font la sieste en boule, soit se déplacent au ralenti avec des gestes élégants. Quelqu'un a confondu celui qui dormait avec une termitière... Nous ignorions qu'elles pouvaient se loger dans des arbres.

Vous bénéficierez  bientôt d'un chapitre entier sur la faune

Beaucoup de petits métiers, des colporteurs sillonnent les rues ou montent dans les cars proposer des boissons, de la nourriture (fruits, beignets, cakes à la banane, graines de sésame présentées en tablettes...) ou même des potions universelles dont ils vantent longuement les mérites. Côté positif, la musique s'arrête alors. Comme une pommade d'une jolie couleur verte, à base de coca et de marijuana, très efficace parait-il, sans rire c'est vrai, pour cicatriser des plaies. Une autre fois c'était des comprimés miracles qui soignaient le foie, la rate et le gésier, enfin n'importe quoi. Il n'y a que la foi qui sauve, c'est bien connu !
Dans les rues de Carthagène les vendeurs proposent des boissons fraîches, du café en thermos avec gobelets jetables, des fruits en morceaux préparés très proprement (ananas, mangues de maturation diverses car préférées vertes par les colombiens, pastèque, papaye...) des chapeaux genre panamas, des babioles diverses, des cigares ou des CD de musique locale. Le ciel nous préserve de ces derniers !
En ce qui concerne les boissons, excepté les jus de fruits frais et la citronnade à la panela, il vous sont servis tels que, il faut boire à la bouteille. Nous n'avons pas fréquenté de cafés ou de restaurants très hauts de gamme non plus.
J'ai tiqué un peu au début, j'en connais qui vont bien rire connaissant mes réticences, mais désormais je descends comme un seul homme le coca (cela dope) au goulot.

Le vallenato, seul genre de musique diffusé sur la côte est écouté avec passion par les locaux qui connaissent les paroles par cœur. Imaginez 8 à 10h de car non stop dans cette ambiance. C'est de l'ordre de l'overdose. Épuisant.
Il nous faudra aller à Cali pour la salsa lors de notre prochaine venue.


Buenas tardes,
Sylvie

1 commentaire:

  1. Les jus me paraissent bien sympathiques.
    Ça doit être un délice.
    Peut-être ne faut-il pas en abuser au début du voyage...

    Cathy

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