dimanche 15 octobre 2017

8 : Amigo, amigo...


Bon, allez, quand même, partons sur le mode aventurier et prouesses personnelles !
De nuit à Carthagène des Indes, seul et frémissant, mais non frissonnant, à pied, je suis parti. De l'hôtel à la vieille ville, le chemin direct passe par le parc.
Le parc est-il un bois de Boulogne ou de Santec-en-Finistère ?
Je n'en sais rien, je croise des iguanes, des paresseux, des singes, des écureuils, des vautours et des perruches. Toutes bêtes à peau, poils ou plumes qui ont leur équivalent dans les sociétés humaines.
Je crains l'homme et le chien plus que d'autres créatures. Pour le moment, je déambule.


Dans le parc, sous le kiosque de marbre, se réunissent les adeptes du hip-hop qui m'émerveillent ; Je voudrais rajeunir de 40 ans, ou même 50, c'est dire !


Ce n'est pas tout, dans le parc "on" m'invective !
Je ne suis pas nyctalope, de nuit on me leurre facilement, mais ce "on" qui m'appelle en sourdine... "Amigo, amigo…"
sur un ton pour m'attendrir, m'ouvre les yeux. 


Je prends un air complètement niais à décourager une cohorte inassouvie : c'est un air facile à prendre dans ma famille... enfin, pour moi (je tempère le texte initial pour ne pas décourager les jeunes générations).
A la sortie du parc, je suis resté... vierge et martyr... si on peut dire (dans ce contexte, est-ce une expression sotte ou désabusée ?).

 
Au retour, de plus profonde nuit, sans vouloir m'égarer par des venelles de plus d'évanescence, je reviens... par le parc. 
Mais je longe les grilles à l'extérieur. Prudence ou poltronnerie ?
Le croiriez-vous ? J'entends encore "Amigo, amigo…" et je vois des regards incandescents (je vois ou j’imagine, Marie-Claude ?).


Je réfléchis… que la nuit est trompeuse,.. et que le regard est flou,.. que l'homme est maigre comme un clou et sa silhouette un ersatz de Dorian. 
Je me vois à la lueur des bougies. Quelle déception !
J'ai souri en moi-même, et un peu à l'extérieur, de nuit noire sous les ombres du parc le charme français existe ainsi dans l'abstraction. Je rejoins là Rothko, une fois encore.
Qui suis-je pour vous narrer cela ?




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