Bon, allez, quand même, partons sur le mode aventurier et prouesses personnelles !
De nuit à Carthagène des Indes,
seul et frémissant, mais non frissonnant, à pied, je suis parti. De l'hôtel à la vieille ville, le
chemin direct passe par le parc.
Le parc est-il un bois de
Boulogne ou de Santec-en-Finistère ?
Je n'en sais rien, je croise des
iguanes, des paresseux, des singes, des écureuils, des vautours et des
perruches. Toutes bêtes à peau, poils ou
plumes qui ont leur équivalent dans les sociétés humaines.
Je crains l'homme et le chien
plus que d'autres créatures. Pour le moment, je déambule.
Dans le parc, sous le kiosque de
marbre, se réunissent les adeptes du hip-hop qui m'émerveillent ; Je voudrais
rajeunir de 40 ans, ou même 50, c'est dire !
Ce n'est pas tout, dans le parc
"on" m'invective !
Je ne suis pas nyctalope, de nuit
on me leurre facilement, mais ce "on" qui m'appelle en sourdine... "Amigo, amigo…"
sur un ton pour m'attendrir,
m'ouvre les yeux.
Je prends un air complètement niais à décourager une cohorte
inassouvie : c'est un air facile à prendre dans ma famille... enfin, pour moi
(je tempère le texte initial pour ne pas décourager les jeunes générations).
A la sortie du parc, je suis
resté... vierge et martyr... si on peut dire (dans ce contexte, est-ce une
expression sotte ou désabusée ?).
Au retour, de plus profonde nuit,
sans vouloir m'égarer par des venelles de plus d'évanescence, je reviens... par le parc.
Mais je longe
les grilles à l'extérieur. Prudence ou poltronnerie ?
Le croiriez-vous ? J'entends
encore "Amigo, amigo…" et je vois des regards incandescents (je vois
ou j’imagine, Marie-Claude ?).
Je réfléchis… que la nuit est
trompeuse,.. et que le regard est flou,.. que l'homme est maigre comme un clou
et sa silhouette un ersatz de Dorian.
Je me vois à la lueur des
bougies. Quelle déception !
J'ai souri en moi-même, et un peu
à l'extérieur, de nuit noire sous les ombres du parc le charme français existe
ainsi dans l'abstraction. Je rejoins là Rothko, une fois encore.
Qui suis-je pour vous narrer cela ?
Mais tu n'as donc peur de rien, pour flâner en pleine nuit ?...
RépondreSupprimerCathy