Alors, nous guettions l'horizon.
Non pas pour interpréter le vol des pélicans et des frégates, ni pour imaginer des pictogrammes dans les volutes des nuages.
Nous guettions la ligne d'horizon qui ondulait : imaginez l'ampleur des houles qui déforment les frontières de l'azur !
Le
regard sur l'infini, nous attendions la caravelle (ou la frégate ?) qui
bringuebalait nos bons amis à travers le golfe d'Uraba : deux ou trois
heures d'un lessivage qui métamorphose les âmes.
Les âmes s'y interrogent alors sur l'abîme des éternités...
Euh... je veux dire que le temps de la traversée paraît long aux passagers trop matérialistes.
Les
passagers que nous attendions avaient quitté Bogotá pour aller
s'épuiser dans l'ascension et les mirages de la "Cité perdue" et pour
déambuler dans les couleurs de Carthagène des Indes.
Les voilà ! Les voilà arrivés à bon port, calfeutrés (recroquevillés ?) dans la lancha d'un ami de Quentin.
Quand
je pense que Marie-Hélène ignorait qu'après la traversée du golfe, il
lui faudrait encore embarquer dans cet esquif malmené (mais dirigé de
main de maître)...
Je vous présente Domitille, qui
fréquentait l'école primaire avec Marie-Céleste, ses parents
Marie-Hélène et Yvon qui était avec moi en Iran et en Kirghizie, et
Gilbert qui suppose volontiers que les lanchas sont submersibles.
Les voici réjouis d'être à bon port. Ils font même bonne figure !
Oser venir jusqu'à Katchikiné après nos descriptions leur a valu dans tout le quartier de Kerfissiec, avant même le premier pas, un diplôme d'aventuriers baroudeurs qui n'auront jamais froid aux yeux !
Kerfissiec serait-il un quartier un peu plan-plan ?
Et
encore, chez Quentin, devant nous, ils n'allaient pas même oser se
plaindre d'un confort un peu fruste, d'horaires imprévisibles, de nuits
marines tintammaresques...
A Katchikiné, la table est
pourtant un réconfort... quant on se contente d'une assiette pleine et
d'un jus de fruit énigmatique.
Andres, le cuisinier est
en effet très efficace tant qu'il ne se scalpe pas un doigt, et prépare
le petit-déjeuner, noix de coco, ananas du jardin, crêpes, beignets de
bananes plantains...
Andres pose devant la
"fresque" que j'ai badigeonnée sur le tiers du mur : ce badigeon, hier,
vous auriez dû en deviner l'auteur. Aucune supposition de votre part !
Je me demande si vous regardez les photos (oui, pardon, vous êtes saoulés de mots, je vais me taire...). A six mains, la fresque devra être complétée par Andrea, puis Quentin.
Je ne suis pas l'auteur de la partie gauche que j'ambitionne de prolonger.
Alice a exigé, non ! Alice a joué de persuasion pour m'inciter à dessiner les empreintes de l'écureuil, mais s'est désolée de ma réticence à lui offrir une petite maison. Contrarier Alice me vaut maintenant vos reproches, et c'est bien fait pour moi si vous n'avez pas reconnu mes bambous !
Alice se préoccupe toujours du bien-être de la faune et pactise avec tous les chiens, même les molosses. Pardon, Alice !
Le chien d'Andres se nomme " Sarko " !
Rassurez-vous, Andres n'a jamais entendu parler de Nicolas, Sarko a une signification tout autre (que j'ai oubliée).
A
Katchikiné, chez Quentin, les Droites n'ont pas voix au chapitre, les
conversations politiques exigent de marcher sur les œufs des poules du
domaine.
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerSarko signifie "qui a les yeux clairs", mais je ne sais pas si cela était très adapté pour ce chien là... Qui a les yeux marron mais peut être peut on dire marron clair ?
RépondreSupprimerMerci pour ce beau récit de votre séjour.
RépondreSupprimercela fait passer un bon moment et on semble moins confiné